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Joseph, un de ceux de 14

Joseph Vincent, présentation par Béatrice Marchal, Edhisto, 2021, 191 p. – 15 €

Béatrice Marchal, poète de talent, universitaire et présidente du Cercle Aliénor, a rassemblé dans cet ouvrage les écrits de son grand-père Joseph Vincent. Celui-ci fut un des vaillants « poilus » qui ont combattu, notamment aux Éparges, là où Maurice Genevoix fut blessé. Blessé, Joseph Vincent l’a été deux fois : la première dans la tranchée de Calonne en 1915, alors qu’il est sous-lieutenant, la deuxième en 1916, au Fort de Vaux. Il est alors lieutenant et sera promu capitaine en juin 1918 puis décoré de la légion d’honneur. Cet ouvrage a été établi à partir de cahiers, puis de feuilles volantes rédigées par Joseph Vincent tout au long de la guerre. J’ai lu ces pages émouvantes avec un vif intérêt. Les Écrits de guerre nous révèlent un véritable écrivain combattant par la précision du détail et du don d’observation, mais aussi sa distance et son humour. En 1972, Maurice Genevoix, alors secrétaire perpétuel de l’Académie française, écrivit à Joseph Vincent : « Je vous remercie de votre témoignage : il est de ceux qui devaient me toucher au plus vif, puisqu’il évoque des noms familiers et des épreuves qui nous ont été communes. »

Joseph Vincent était aussi poète, comme en témoigne le poème intitulé À la belle étoile écrit en alexandrins impeccables qui clôt l’ouvrage.