Flamme sous l’Arc de Triomphe
Depuis 1923, chaque jour à 18 heures 30 précises, sous l'Arc-de-Triomphe, sur la dalle du Soldat Inconnu, en présence de plusieurs associations officiellement conviées par le "Comité de la Flamme", est solennellement ravivée, selon un rituel solidement établi, la Flamme Sacrée.
Depuis 1921, à l'initiative du député de la Meuse, André Maginot, une simple dalle de granit signalait au passant "Ici repose un soldat français, mort pour la patrie 1914-1918". Pour en éviter l'oubli, un journaliste à l’Intransigeant, blessé à Verdun, Gabriel Boissy, membre de l'AEC, imprégné de culture antique, propose qu'une Flamme du Souvenir, rappelant celle des Vestales romaines, veille nuit et jour sur la tombe sacrée. afin que "sa palpitation atteigne ce haut résultat de contraindre tous les passants à une seconde de recueillement."
Ce projet se concrétise bientôt grâce aux artistes des Beaux-Arts Favier et Brandt : la Flamme jaillira de la gueule d'un canon entourée d'épées rayonnantes, épée qui servira au rituel Rallumage quotidien. Le 11 novembre 1923, André Maginot, ministre de la Guerre, assisté de Léon Bérard, ministre de l'Instruction Publique, inaugure la série des Ravivages que la Seconde Guerre n'interrompra pas. En 1925 est créé le Comité de la Flamme sous l'Arc-de-Triomphe, que préside en ce moment le général de Saint-Chamas succédant au général Dary, comité chargé du calendrier des associations postulant au Ravivage et veillant aussi fidèlement au déroulé de ces cérémonies quotidiennes.
Chaque année, généralement fin mai, avant la fin des classes, l'Association des écrivains combattants y est invitée et propose d'associer à ses adhérents, passeurs de Mémoire, un groupe de lycéens. Ainsi, le lycée Victor-Duruy répond-il fidèlement à cet appel et Brigitte Albert-Jacouty, membre de l'Association et professeur de Lettres classiques, les réunit, après leur avoir, en cours d'Histoire, fait prendre conscience de la profondeur symbolique de leur geste.
Montée solennelle en rangs, vers l'Arc, mise en place, Ravivage, le tout dans le plus grave silence, puis dialogue bienveillant avec le Général qui les accueille constituent autant d'étapes qui laissent toujours les élèves impressionnés, émus et fiers d'avoir, pour la première fois – peut-être unique – été associés à ce moment patriotique toujours intense, marquant dans leur formation de citoyens.