Jours de guerre
Daniel Ferraro, Éditions Sydney-Laurent, 2022, 321 p. – 19,90 €
Jours de Guerre par lequel Daniel Ferraro referme sa "saga" de la Grande Guerre, dans le droit fil des tomes précédents, tient ses promesses : soixante-quatre "gros plans" sur jours, lieux, personnages constituent cette chronique et amènent le lecteur de janvier 1918 au tout dernier feu du 11 novembre. Dès ses premiers récits, l'auteur transparaît, précis comme l'exige tout travail sur l'Histoire, passionné et surtout empathique lorsqu'il nous fait revivre le calvaire des canonniers écossais de la 51ème division des Highlands ou la glorieuse disparition « dans l'épaisse lumière verte » du poète Wilfred Owen. Certes, le lecteur fréquente tous les théâtres d'opérations - Allemagne, Italie, Tchéquie, Russie... ; mais le Nord de la France, région natale et bien connue de l'auteur, est aussi largement représenté : Bapaume, Le Hamel, Le Cateau-Cambrésis, Le Quesnoy, autant de secteurs martyrs. Martyrs aussi les hommes, pas tous aussi célèbres que Guillaume Apollinaire ou Siegfried Sassoon ; à combien d'inconnus Daniel Ferraro redonne-t-il la vie ? Ces vies dans la tourmente se découvrent en chapitres assez courts pour être feuilletés amenant le lecteur de surprise en surprise au gré de cette écriture alerte qui parfois même lui arrache un sourire... Oui, le projet humaniste annoncé dès le sous-titre se confirme bien au fil des pages : "Il n'y a rien de plus beau qu'un fusil rouillé."
Brigitte Albert-Jacouty