Dimitri Amilakvari

Jean-Paul Huet, Lemme édit, 2020, 197 p. – 21 €

Pourquoi le légionnaire, initialement homme ordinaire, voire initialement asocial ou parfois rebelle, devient-il le meilleur soldat du monde, souvent imité, jamais égalé ? C’est grâce à la qualité des officiers et sous-officiers, anciens légionnaires eux-mêmes, qui les encadrent, les instruisent et les sculptent. Connu de ses frères d’armes et de quelques historiens le lieutenant-colonel prince géorgien Dimitri Amilakvari fut un de ceux-là. Avec un souci du détail, une richesse de documentation et une description émouvante, l’auteur suit la carrière de cet officier légendaire. Il explique son choix de servir la France, son pays d’adoption depuis 1917. Comment mieux la servir qu’en s’engageant pour la défendre ? Admis à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr (promotion du Rif, 1924-1926) Amilakvari sera de toutes les campagnes, des confins sud marocains à la bataille d’El Alamein où il trouvera la mort comme chef de corps de la 13^ème Demi-brigade de Légion étrangère à la tête de ses Képis Blancs. Il fut le pilier de la résistance de Bir Hakeim contre les assauts des troupes de Rommel. Jean-Paul Huet décrit les qualités exceptionnelles de ce meneur d’hommes mises en valeur par ses actions ayant légitimement motivé de nombreuses citations. Il fallait que cet officier exceptionnel sorte de l’oubli, Jean-Paul Huet l’a fait d’une manière remarquable.

 Philippe de Parseval